Legion

La caméra s'allume sur une ville fantôme paumée dans le désert. Le soleil se couche et inonde le village en ruines de ses couleurs oranges. Le vent souffle de temps à autres, soulevant par la même occasion des panaches de sable. Aucun autre bruit que celui du sable qui se lève. Jusqu'à ce que des pas se fassent entendre. Des pas lointains pour commencer, puis de plus en plus proches. La caméra, en même temps que les pas sont plus audibles, s'abaisse au niveau du sol. Une botte, puis une seconde apparaissent. La personne qui les possède semble attendre. La caméra se relève légèrement, tandis que l'inconnu reste figé. On découvre un grand manteau noir. Puis une tête recouverte d'un tissu blanc. Puis un chapeau noir.
L'inconnu se retourne. Il s'agit... de Legion. Son visage masqué par son masque blanc et noir.

Legion : ...

L'homme recommence à marcher et la caméra le suit. On découvre le village fantôme, qui semble tout droit sorti de l'époque des cow-boys. Les maisons sont en bois, elles perdent leurs planches. Les écriteaux sont de l'époque. Il y a encore quelques lambeaux d'affiches. Au milieu de toutes ces ruines, on finit par découvrir une maison en pierre. Très petite. En très bon état, mis à part les fenêtres qui sont brisées, et les murs tagués. Legion semble se figer un instant devant la maison. Il s'approche de la porte et l'ouvre. La caméra le suit à l'intérieur. La maison est poussiéreuse. Le sable est rentré, il fait sec, il n'y a pas d'autre lumière que la lumière naturelle. Sur une table, un épais dossier. Legion s'en saisit, le feuillette rapidement, hoche de la tête et le range sous son manteau. Il se dirige vers une autre porte, quand soudainement une voix retentit.

??? : Et bien... Je ne te pensais pas vivant.

Legion se retourne brusquement tandis qu'un grand homme, blond et pâle lui fait face.

??? : Tu as donc résisté à la Suède. Bravo.

Legion : ... Qu'est-ce que tu fous ici?

??? : Oh. Mon frère lutte dans ce pays pourri des USA. Je me suis dit que je pouvais lui rendre visite. Et je suis passé ici... En souvenir du bon vieux temps.

L'homme se dirige vers la porte d'entrée.

??? : J'espère qu'on ne se reverra jamais. On n'aurait jamais dû se revoir.

Legion : ...

??? : T'as pas changé. On pourrait t'enfoncer un cactus dans le cul, tu resterais silencieux.

Legion : ...

??? : C'est bon, j'ai compris... Je me casse.

L'homme part, laissant Legion seul. Ce dernier ouvre la porte dont il s'était rapproché plus tôt et y entre, suivi par la caméra. On arrive dans un couloir sombre, on y voit à peine grâce à la lumière de la caméra. On entend un bruit de verrou qui s'ouvre, puis une porte s'ouvre de nouveau. La caméra s'engouffre dans une autre pièce. Craquement d'allumette. Legion, faiblement éclairé par la petite flamme, saisit un objet. C'est une bougie. Il se sert de l'allumette pour mettre feu à la mèche de la bougie qui prend le relai. L'allumette s'éteint. Legion part dans une direction, suivi de près par la caméra. Il éclaire une bibliothèque de sa bougie et semble parcourir les livres. Il semble ignorer plusieurs titres mais accorde de l'importance à certains d'entre eux (Projet 1, Journal de bord 701, Vérité sur le projet 1, Lindaquio). Enfin, il en saisit un. "Journal de Legion". Il pose la bougie non loin, sort un crayon d'une poche et griffonne quelque chose sur le cahier. Il prend le temps d'écrire quelques phrases avant de reposer le cahier dans la bibliothèque. Il prend la bougie, souffle dessus... elle s'éteint. On entend alors ces quelques mots :

Legion : Méfiez-vous tous.

Et, brusquement, la promo se termine.

La caméra s'allume dans un bar.
L'ambiance est lourde, très pesante. Les lumières sont tamisées. Les tables, le comptoir et les meubles en général sont en bois tellement huilé qu'on peut se voir dedans. Des tapisseries rouges et or ornent les murs. Une musique jouée à l'accordéon vient compléter l'ambiance à mi-chemin entre luxe et lourdeur. La porte s'ouvre, faisant un petit bruit de clochette. Legion rentre dans le bar, et va s'assoir au comptoir. Un barman arrive alors, totalement dans le style de l'établissement. Uniforme or et rouge, coiffure ultra-laquée, air sérieux, et la façon de se tenir ultra digne. Legion pose une liasse de billets de 100 euros sur la table.

Barman : Café dans une tasse d'or?

Legion : Tasse rouge.

Barman : La couleur du sang?

Legion : Or.

Le barman hoche positivement de la tête, et part chercher un téléphone. Un vieux téléphone à l'ancienne, avec un cadran. On entend ce dernier faire un peu de bruit, puis le barman se met à parler.

Barman : Un visiteur. Il arrive.

L'homme raccroche et retourne voir le lutteur masqué.

Barman : L'homme que vous voulez voir n'est pas encore prêt. Il m'a demandé de discuter avec vous pour vous faire patienter.

Grand silence, le barman semble aussi bavard que Legion.

Barman : Vous êtes lutteur, non? J'aime beaucoup ce que vous faites.

Legion : Pas encore eu de match.

Barman : ça ne saurait tarder. Match handicap, hein? Au prochain Implosion, je veux dire.

Legion : C'est pas un handicap pour moi, ça l'est pour mes adversaires.

Barman : Bien entendu, bien entendu. C'est ce que je voulais dire.

Grand silence, de nouveau, puis le téléphone sonne.

Barman : Moui, moui... bien. Je lui fais savoir.

Le barman raccroche et retourne voir Legion.

Barman : Allez dans les toilettes du personnel, puis 4eme toilettes.

Legion se lève et se dirige vers la porte des WC. Il entre dans ces dernières, suivi de près par la caméra. On peut le voir compter les portes... 1... 2... 3... 4. Il entre dans les toilettes numéro quatre, et la caméra nous laisse découvrir un couloir étroit. Éclairé par des lumières toujours aussi tamisées. Legion s'y engouffre et l'espace de quelques secondes on peut le voir continuer, jusqu'à arriver à une porte. Il ouvre cette dernière, et nous arrivons dans une petite pièce qui tranche radicalement avec le bar luxueux. Lumière tamisée toujours, mais murs de béton nus et sol de même matière nous accueillent. Une épaisse fumée de cigarette conserve l'atmosphère lourde. 4 personnes sont réunies autour d'une table. Ils fument, boivent et jouent au poker. Soudainement, l'un d'entre eux se lève. Un costard orange pétant aux yeux, cheveux gris longs, mais l'air en pleine forme.

??? : Hey! Je ne m'attendais pas à te voir!

Le lutteur masqué fait le tour de la table et se met face à face à l'homme en costard orange.

Legion : ...

L'homme en orange met soudainement un coup de pied dans la table qui chute avec toutes les affaires qu'il y avait dessus.

??? : Messieurs. Je vous aurais volontiers conviés à notre discussion, mais elle est privée. Veuillez foutre le camp.

Les hommes s'exécutent, laissant les deux autres seuls. Legion s'assied sur une chaise, et tandis que l'homme en orange remet la table en place, il sort le dossier épais récupéré la dernière fois dans la maison délabrée.

??? : C'est quoi ce truc?

L'homme s'assied en face de Legion, sort une clope de sa poche et se met à fumer.

Legion : ...

Legion jette le dossier sur la table.
L'homme s'en saisit et commence à le feuilleter. On peut voir sa peau bronzée pâlir d'un seul coup.

??? : Oh putain... Oh... putain... PUTAIN DE MERDE!!!

L'homme renverse la table et jette le dossier.

??? : QUI? QUI? QUI T'AS FOURNI CE TRUC?

Legion : ...

??? : DIS MOI!

Legion hoche négativement la tête.

??? : ... Combien tu veux?

Legion : La vérité.

??? : Alors dis-moi qui t'as filé ce truc!

Legion : ... Zönsberg Sodankila.

??? : Tu t'fous d'ma gueule?

Legion hoche la tête négativement, de nouveau.

??? : ... Ouais, ouais... Je vais te raconter.
Ce jour-là, on m'a appelé pour le projet 1. Ils avaient besoin de mes connaissances. J'y suis allé. Je n'ai pas vu Alessandra contrairement à ce que j'ai dit les autres fois. Mais je l'ai vu, lui. Il m'a dit que tout ce que j'avais à faire c'était vérifier leurs données, si tout était exact, et c'était le cas. Ensuite, il m'a dit de partir. C'est tout... Je n'ai jamais eu aucun autre rapport avec eux.

Legion sort un flingue de sa poche.

??? : JE TE JURE!!! JE TE JURE!!! C'EST LA... la... la vérité...

Legion vise un mur et tire.

??? : C'EST BON!!! JE VAIS PARLER!!!
Je... je savais sur quoi portait ce projet, j'ai vu leurs expériences! Je savais, oui! C'est ce que tu voulais savoir?

Legion range son flingue.

Legion : T'as vu Lana.

??? : Oui... oui... je... je l'ai vue...

Legion se lève brusquement, agrippe l'homme à la gorge et le projette contre le mur. Il lui enfonce ensuite le flingue dans la gorge!

??? : Aaaahhh... ahhh... AHHHHHHHH... ahêe'...

Legion : Tu étais leur complice. Tu mérite pas de vivre. Mais... tu mérites pas de mourir de mes mains.

Legion range son flingue et envoie un coup très rapide en plein dans la gorge de l'homme qui s'effondre. Suite à quoi il reprend le dossier et sort de la pièce, visiblement énervé. La caméra le suit. On peut le voir retourner au bar et reprendre la liasse de billets déposée sur le comptoir. Le barman ne semble pas dérangé. La caméra reste dans le bar tandis que Legion en sort... Fade-out sur la porte qui claque tandis que la clochette retentit de nouveau.

Il fait noir. Très noir. On n'entend aucun bruit. Absolument aucun. Un silence de plomb dans une obscurité totale. Jusqu'à ce qu'on entende un "clic". La lumière s'allume alors. Une lumière tamisée. Nous sommes dans un endroit miteux, qui semble humide, très humide. Un genre de vieux motel, ou un appartement délabré, au choix. Legion apparaît. On peut le voir marcher d'un pas lent sur un sol dont les planches grincent à chaque mouvement. Les murs en bois sont moisis, on peut penser sans se tromper que le plancher est dans le même état. Legion continue de marcher, et arrive devant un miroir. Il prend une vieille chaise usée et s'assied devant le miroir. Le miroir, sale et abimé, reflète le masque du catcheur, et l'appartement en arrière plan. Legion ne bouge pas... Pas un bruit. L'ambiance est oppressante. L'homme masqué frappe alors d'un grand coup de poing dans le miroir qui se brise en mille morceaux.

Legion : ...

L'homme se relève, il envoie un coup de pied dans la chaise qui vole et va s'écraser contre un mur. Legion marche bien plus vite cette fois. Il part vers une table et s'assied dans une autre chaise. Il pose l'énorme dossier de la maison délabrée sur la table, le feuillette rapidement et s'arrête à une page bien précise. La caméra est placée de façon à ce qu'on ne puisse pas lire ce que Legion lit. Ce dernier semble pensif... Quoiqu'en fait on en sait rien avec son masque, on sait juste qu'il fixe la page. Il referme brusquement le dossier, sort un briquet de sa poche et y met le feu. La table prend feu à son tour et Legion s'en va, suivi de très près par la caméra dont le possesseur ne veut surement pas mourir. Fade-Out.

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La caméra se rallume dans les coulisses de la BWS. Shigery Gadzilla nous accueille.

Shigery Gadzilla : Mesdames et messieurs, pour vous, je vais tenter d'interviewer mon invité du jour : le mystérieux, Legion!

Legion : ...

SG : Alors Legion, lors de votre premier match vous avez vaincu les WoW dans un match handicap. Était-ce difficile?

Legion : ...

SG : ... Euh... Vous avez suite à cela croisé Belzebuth en coulisses, et, euh... il vous a dit qu'il allait vous montrer qu'il... euh... était le plus dominant de cette fédération. Souhaitez-vous lui répondre?

Legion : ...

SG : P-peut-être que j-je vais regretter cette question mais j-je me lance ; pourquoi restez vous toujours aussi silencieux?

Legion : Aucune de vos questions n'est intéressante.

SG : Euh... ou-oui... vous avez raison. Mais euh... pouvez-vous y répondre quand même?

Legion hoche négativement la tête en réponse.

SG : ... Il-il paraît que quelqu'un ou quelque chose d-de votre passé vous aurait profondément b-blessé, nous sommes curieux d'en savoir plus.

Legion rapproche son visage de l'interviewer dont la tête recule petit à petit, de peur sans doute.

Legion : Ce qui est de mon passé ne vous regarde pas. Je suis Legion. Mon objectif, on s'en fout. Je suis du roster de la BWS. Voilà tout ce que vous devez savoir sur moi.

Legion claque ensuite le micro qui part se balader dans le décor, suite à quoi il s'en va. Fade-Out sur l'interviewer qui s'éponge le front.

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La caméra se rallume une nouvelle fois. Nous sommes maintenant dans un endroit lumineux. D'immenses murs blancs troués ça et là par de magnifiques baies vitrées. Aucun meuble, juste les murs et la lumière du soleil. La caméra tourne autour d'elle, et l'on voit Legion qui se tient, statique, face à la caméra. Il ne bouge pas, mais son visage reste fixé à l'objectif. Et d'un coup, obscurité. Deux secondes plus tard, quand la caméra se rallume, nous sommes dans les mêmes conditions, le même endroit au millimètre près qu'avant l'obscurité... mais plus de Legion. Il a... disparu? Et... Obscurité, encore. L'espace de deux secondes. La caméra se rallume... sur des centaines de Legion qui fixent la caméra. La scène est inquiétante, voire même cauchemardesque. La lumière se tamise et laisse place à un mauve profond, un mauve sombre. Mais aucun des Legion ne bouge. Il sont tous dans la semi-obscurité de la lumière mauve. La caméra commence à tanguer... et tombe en arrière. Elle reste allumée sur une vive lumière mauve. On entend quelques pas, et Legion apparaît au-dessus de la caméra. Il la regarde fixement.

Legion : ...

Il enfonce son pied dans la caméra qui se coupe brusquement ; fin de la vidéo.

La caméra s'allume au beau milieu d'une forêt. C'est le crépuscule, le soleil lâche ses rayons orangés. On s'aperçoit que la forêt est remplie de conifères puisqu'on en reconnaît quelques uns et que le sol est couvert d'aiguilles de pins. Une très très légère brume accompagne le décor et le rend plus serein, plus figé. La caméra avance un peu, on entend quelques bruits... On ne sait pas trop ce que c'est. On dirait qu'on creuse... Oui, la caméra se rapproche du bruit et on distingue clairement les coups de pelle. Lorsque nous arrivons au plus près du bruit, c'est un gigantesque trou de 3 mètres de profondeur sur 2 mètres de diamètres qui nous accueille. Une personne y creuse tout au fond. On voit juste des cheveux blonds, très longs. La caméra recule un peu et nous laisse voir un t-shirt bleu, sale, posé non loin du trou avec 6 ou 7 bouteilles d'eau vides juste à côté, et 4 pleines. Les bruits de pelle qui s'enfonce dans le sol ne s'arrêtent pas et meublent le fond sonore, accompagnés désormais de hululements de chouettes. On voit soudainement une silhouette se dessiner au loin, entre les arbres. La silhouette se rapproche... Un géant, blond. Il arrive juste devant le trou et crie sur celui à l'intérieur.

Externe : Eh! Il arrive, dépêche toi!

Creusant : Je fais c'que j'peux merde, depuis ce matin je creuse!

Externe : C'est pas assez c'que tu peux, alors dépêche!

Les bruits de pelle s'intensifient et s'accélèrent tandis que le blond à l'extérieur sort une bière de sa poche.

Externe : Salut, spectateur. Je suis Zönsberg Sodankila, et si tu es fidèle à la BWS tu m'as sans doute vu brièvement dans la première promo de Legion. Le mec en bas est mon frère, Larich Sodankila. Si tu es fidèle à une autre fédération dont je ne citerais pas le nom, tu l'as sans doute déjà vu, là aussi. Mais qui nous sommes n'est pas important. L'important est ce pour quoi, ce pour qui nous œuvrons.

Larich : Rectification : l'important est ce pour quoi je me déchire le dos à creuser depuis ce matin!

Zönsberg : LA FERME LARICH! C'est toi le plus jeune, c'est toi qui as le pire nom, c'est à toi de creuser alors assume et ferme-la!

... Donc, comme je disais. Nous œuvrons pour quelque chose de très important, et...

Le son se coupe soudainement. L'homme continue de parler, mais on n'entend rien! Il y a des grésillements maintenant, et de la neige sur l'écran. L'affichage bug à mort, les couleurs virent au rouge et noir, puis d'un seul coup, on entend le cri d'un homme sur un écran noir. Quand la caméra se rallume, la lumière est intense, mais nous sommes dans la même forêt. Nous sommes exactement au même endroit, sauf qu'à la place du trou il y a une stèle. La caméra se place juste devant, et voici ce qu'on peut y lire :

Quote :

VICTIMES

Mike Dolfus
Kyle Manson
Larich Sodankila
Zönsberg Sodankila
BELZEBUTH

L'affichage bug de nouveau. Les couleurs changent, on entend un grésillement, il y a de la neige sur l'écran, et... écran noir. L'écran finit par se rallumer sur la scène qui précédait le premier bug, avec Zönsberg qui parle.

Zönsberg : ... et c'est pour cet objectif que nous œuvrons.

Larich : C'EST BON!!! JE L'AI!!!! MEC!!! LE COFFRE! JE L'AI!!! ... Mais je connais pas le code...

Legion : 94, 61, 37.

Zönsberg bondit de peur et saute dans le trou, tombant sur son frère. On entend un double "AAAIEUUUH", puis plus rien. Legion saute dans le trou, on entend un autre cri de douleur. Soudain, un petit coffre de l'épaisseur d'un dictionnaire se voit projeté hors du trou. L'homme masqué se hisse à l'extérieur. Il tapote sur le petit coffre avec ses doigts, et se saisit du cadenas à chiffres du coffre. On le voit rentrer une combinaison... puis on entend un "clic". Le coffre s'ouvre. Et à l'intérieur, un livre avec marqué dessus "Projet 1, nos versions". Legion le range dans sa poche. Fade-Out.

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La caméra s'allume en coulisses sur Legion, haut perché sur plusieurs caisses de matos technique. Il lit le livre récupéré en forêt et semble passionné. Shigery Gadzilla arrive alors, micro en main. Il ouvre la bouche mais est interrompu par Legion.

Legion : Je sais. Vous voulez que je parle, les officiels m'ont dit de parler. Je dois vous parler, c'est dans mon contrat. Alors ne me posez pas de questions, je dirais ce que je veux.
Premièrement. Non, je ne parlerais pas de mon passé.
Deuxièmement. Le Projet 1, je n'en parlerais pas non plus.
Troisièmement. J'affronte Belzebuth en 1 contre 1 au prochain PPV. Il veut me montrer qu'il est plus fort que moi... Mais au fond il sait qu'il est plus faible. Il perdra. Je gagnerai.
Quatrièmement. Non, je n'ai pas le trac, même si ce sera le premier match en PPV de toute ma carrière, et le premier match solo de toute ma carrière.
Cinquièmement. Oui, je suis un débutant. Mais ça ne m'empêchera pas de vaincre Belzebuth.
Sixièmement. Ne revenez plus jamais m'interroger. Qui que ce soit. Si j'ai à parler, je parle. Si j'ai rien à dire, je ne dis rien. Je parais silencieux car la société d'aujourd'hui est basée sur des contacts inutiles, du superflu, du superficiel. Je ne fais rien d'inutile, de superflu ou de superficiel. ça compte aussi pour mes paroles.
... C'est tout. Maintenant, partez, ma lecture est passionnante et je veux la lire seul. Ça compte aussi pour la caméra.

L'interviewer s'en va, tout penaud, suivi de la caméra qui s'éteint.

Lorsque la caméra s'allume, c'est au beau milieu d'une forêt, encore une fois. Mais celle-ci est différente. Il n'y a pas de conifères, mais uniquement de l'érable rouge. Un brouillard épais nous empêche d'y voir quoi que ce soit. Sauf une silhouette, qui marche très rapidement devant. La caméra court pendant quelques secondes et rattrape la personne. Legion. C'est lui.

Legion : Avant qu'on ne me le demande ; oui, je parlerais de Belzebuth. Mais j'ai quelque chose de très important à faire avant. Et si vous continuez à me coller, vous en saurez plus sur le projet 1, alors autant me suivre, puisque c'est ce que vous voulez.

... Attendez.

Je vais vous parler dès maintenant de Belzebuth. Sinon, les officiels vont m'engueuler de ne pas avoir su garder le suspense.

Belzebuth dit des inepties. Il parle de moi en disant que je suis l'homme à briser, l'homme à haïr, l'homme qui ment. Il dit ça tout en montrant un passé dur, froid et glacial. Il dit ça en mentant, en s'attirant volontairement de la haine et en provoquant les gens à le briser.
Je le vois comme ça.

Belzebuth. Tu dis que tu veux me détruire par de longs discours emmerdants. Tu perds du temps. Je suis quelqu'un de gentil et serviable, malgré mes apparences rustres. Je vais t'aider. Tu perds du temps en mettant deux heures à dire ce qu'on pourrait dire en dix secondes. Et tu perds du temps à vouloir me vaincre, à vouloir me briser, à vouloir me détruire. Je n'ai pas la prétention d'être invincible, juste celle d'être trop fort pour que tu puisse me descendre sous terre.

Belzebuth... Je n'ai rien d'autre à dire sur ce sujet.

L'homme reprend sa marche, en continuant de marcher à un rythme très soutenu, presque de la course. En quelques secondes, on finit par sortir de la forêt, et on arrive devant un immense portail. Legion sort un objet de sa poche, on entend un "clic... clic... clac!" et le portail s'ouvre. Legion passe le premier, suivi de la caméra, qui nous montre un immense manoir tout de marbre blanc derrière une immense cour au gravier multicolore. Deux limousines, une noire et une blanche, sont garées devant le manoir. On traverse la cour d'une traite au rythme du lutteur masqué, qui rentre dès lors dans le manoir. Et dans ce même manoir, l'ambiance est très, très, très lourde. Un feu de cheminée éclaire une immense pièce remplie de ténèbres. Les tableaux peints à l'huile recouvrent des murs de marbre et surchargent le décor. Sans compter les très nombreux meubles en bois, faits artisanalement et qui ont dû couter une fortune... Devant la cheminée, un siège. Un homme y est assis.

Legion : ça fait longtemps que j'attends ce moment, vieil homme. Je vais enfin pouvoir me venger.

L'homme masqué sort un couteau de sa poche et s'avance très lentement vers l'homme assis.

Legion : Pendant des années, j'ai cherché à comprendre pourquoi. Pourquoi l'on m'a impliqué dans le projet 1. Pourquoi l'on a gâché ma vie. J'ai cherché, en vain, parce qu'il n'y avait rien à trouver. Alors j'ai cherché autre chose. Si, par des recherches, je ne pouvais comprendre pourquoi, je savais qu'en me vengeant de tous les responsables je finirais par connaître la vérité.

Aucune réaction de l'homme dans son fauteuil.

Legion : J'ai commencé par Alessandra Lindaquio. J'ai fait en sorte qu'elle ne sorte jamais de prison. En fait, elle ne sortira jamais de sa tombe. J'ai continué avec les Sodankila. Mis à part Manfried, ils sont tous hors d'état de nuire. J'ai également neutralisé Albert, Elton, Mavis et Nakta. Il ne reste plus que toi. Le cerveau du projet 1.

Legion continue de s'approcher tandis que l'autre homme n'a aucune réaction.

Legion : Alister Rodolph Alexander Rufus Brennan. Descendant des Brennan, famille de marchands pétés de thunes. Scientifique complètement taré à la tête d'un projet sur la résurrection. Mon pire ennemi. Tu vas mourir, aujourd'hui même. Si tu as des dernières volontés, parle, ou tais-toi à jamais.

L'homme se retourne, et... c'est un lutteur connu sous le nom de Manfried Sodankila.

Manfried : Je suis passé avant toi. Et moi non plus je ne l'ai pas trouvé.

L'homme saute et agresse le lutteur masqué! Les deux s'envoient des coups de poings, Legion ayant lâché son couteau sous la surprise! Les coups fusent de tous les côtés, les meubles volent, c'est un bordel monstre! On n'y voit plus rien au bout de quelques secondes, la caméra a volée dans le décor, on entend le caméraman qui vient la reprendre, puis un "ARRRRRRRRRRRRRGHHHHHHHHHHHHH" dans le fond! La caméra se retourne, et, au milieu des débris, on peut voir le grand suédois, assis sur le dos du lutteur masqué!

Manfried : HAHAHAHAHAHAHAHAHAAHAHAHAHAHAHA!!!!

Legion essaie de se débattre en vain, l'autre homme pèse très lourd et l'immobilise complètement.

Manfried : Maintenant, j'ai ton attention. Arrête de te débattre et écoute moi. Brennan n'est pas là, je ne sais pas où il est, et si je l'avais trouvé ici je l'aurais tué moi-même. J'ai quelque chose à te dire sur le projet 1, et également un avertissement personnel.

On peut voir qu'il a réussit à captiver l'attention du lutteur masqué qui cesse de se débattre.

Manfried : Concernant le projet 1. Ils t'ont choisi parce que tu étais l'homme type, et que tu étais très résistant. Un mec de 30 ans, père d'une famille de 3 enfants, haut placé dans une entreprise sans histoires, et n'ayant jamais été malade de sa vie. N'ayant jamais eu quelque membre brisé que ce soit. L'homme idéal pour des recherches. Ils t'ont enlevé à ta famille et t'ont choisi comme cobaye pour le projet 1 pour ces raisons.

Legion : Ils ne m'ont pas simplement enlevé... ILS ONT... TUÉ MA FAMILLE!!!

Manfried : CALME TOI!!!! Je sais ce qui s'est passé! ça fait 10 ans maintenant!

Grand silence, Legion ne peut pas bouger tandis que le lutteur qui l'immobilise semble attendre.

Manfried : J'ai un conseil à te donner. Arrête de chercher Brennan, il te tuera avant que tu ne le tues.

Legion : ...

Manfried : Et maintenant, mon avertissement personnel.

L'homme arrache le masque de Legion et l'envoie au loin!!! La caméra se place en face de Legion qui tente de dissimuler son visage, sans succès car Manfried l’attrape par les cheveux pour que la caméra voie bien son visage!!!! Et ce visage est atrophié, des cicatrices et des traces de brûlure le couvrent tout entier! Les cheuveux eux même sont présents par mèche, bref, ce visage est celui d'un grand brûlé!

Manfried : Les masques sont pour les lâches. Assume ta sale gueule, bordel de merde.

Le lutteur s'en va, laissant Legion inerte au sol. Mais... Mais! La caméra se recule... On dirait que tout ça se passait sur un écran TV? La caméra continue de reculer, on voit Legion, masqué, qui observe la TV.

Legion : ... Intéressant... Il y a deux Legion.

C'est sur cette image que la caméra s'éteint en fade-out!